Cigarette : harcèlement moral ou communication bien placée ?
De retour de Dublin où j’ai passé quelques jours, je rapporte un petit post concernant la cigarette. Là-bas, la loi est déjà en vigueur et il est désormais interdit de fumer dans tous les lieux publics. De fait, les boîtes de nuit et autres pubs ont créé (ou pas) des espaces devant leurs établissements pour permettre aux fumeurs de sortir en griller une.
La photographie ci-dessus a été prise à l’aéroport de Dublin. La première chose qui m’a frappé, c’est la création de zones fumeurs (en vert) et non fumeur (en rouge) à l’extérieur.
Pour délimiter la zone et empêcher les fumeurs d’aller sur la voie de circulation et ne pas gêner les piétons, des bâches sont utilisées. Il n’y a pas de meilleure opportunité pour un message directement ciblé…
Etant moi-même fumeur, j’ai été relativement partagé par ce dispositif publicitaire. N’y a-t-il pas un début de harcèlement ? Certes, je suis pour l’interdiction de fumer dans les lieux publics car il n’y a aucune raison d’obliger les non fumeurs à subir la fumée. Cependant, à répéter de cette façon au fumeur qu’il est coupable en allant le harceler jusqu’à son refuge, je trouve ça un peu too much. Maintenant, je me suis dit que ces communications étaient peut-être destinées à aider les futurs voyageurs fumeurs à tenir le temps du vol… Mais bon, je n’y crois pas trop. De plus, quand on analyse rapidement le fond du message, la publicité ne présente pas de solution pour arrêter de fumer, elle propose une dépendance alternative : plutôt qu'une cigarette, une nicorette... Pas très très éthique à mon goût tout ça.
Le fumeur est conscient aujourd’hui que son acte est « mal ». Il sait que c’est mauvais pour sa santé et celle des autres, il connaît plus ou moins le budget qu’il brûle, l’haleine et le teint, et s’il existait une solution miracle pour arrêter du jour au lendemain, une bonne partie l’adopterait. Est-il nécessaire de le harceler de la sorte ? La valeur de « marginalisation » est de plus en plus présente en ce qui concerne les fumeurs, et tout le pousse à devenir un exclu. La pression sociétale et législative est-elle salvatrice ? Je lance le débat tout en restant moi-même partagé…